LE MAG J&A

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Pépette prend une deuxième ration

Deals / 18 juillet 2022

Deux ans après un tour d’amorçage, la marque d’alimentation fraîche pour chats et chiens va chercher 3,4 M€ de fonds propres supplémentaires auprès du fonds agro suisse Ambrosia, de l’investisseur régional Go Capital et d’une demie douzaine de BA, en vue d’installer son outil de production.

Article CFNews Par Aurore Barlier Publié le 8 juil. 2022 à 9:53

 

Japhy, Tomojo, Ultra Premium Direct…La petfood a alimenté la création de nombreux nouveaux acteurs ces dernières années, avec parfois un positionnement marqué sur l’alimentation saine. C’est notamment le credo de Pépette qui, fondé en 2019, réalise une deuxième levée de fonds avec l’ambition de se muer en leader européen d’un nouveau marché : l’alimentation fraîche pour chiens et chats. Après un tour d’amorçage d’1,1 M€ en 2020, l’entreprise parisienne récolte cette fois 3,4 M€ de pur cash in avec l’accompagnement de Rothschild & Co parti en quête d’investisseurs à partir de novembre dernier. Ce tour de table – complété par un financement non dilutif d’1,6 M€ apporté par Bpifrance et Banque Populaire – est mené par le fonds agro d’origine suisse Ambrosia et par Go Capital via ses fonds Loire Valley Invest et Financière Vecteur. Sont également conviés quelques business angels : Augustin Paluel-Marmont (Michel & Augustin), Patrick Asdaghi (FoodChéri et Seazon), Benjamin Perot (Monsieur Marguerite), Franck Bonfils (Juste Bio) et Sebastien De Lafond (Meilleurs Agents), déjà présent lors de la levée en amorçage. Le tout valoriserait Pépette autour d’une quinzaine de M€.

 

Un modèle 100 % digital…

 

Dispensés sous forme d’abonnement, les services de Pépette s’appuient sur un algorithme propriétaire permettant de déterminer le programme alimentaire calibré pour couvrir les besoins énergétiques spécifiques à chaque chien ou chat. La marque de nutrition personnalisée élabore ensuite des plats avec des ingrédients propres à la consommation humaine, qu’elle livre à ses clients. « L’offre de Pépette correspond à un vrai besoin identifié autour de la réintroduction d’aliments frais dans la nutrition animale », vante Benjamin Osdoit, gérant chez Transaction R & Co, indiquant que près d’un quart des propriétaires de chien ou chat donnent des produits frais à ces derniers. Avec ses douze collaborateurs (vingt en septembre), l’entreprise réalise aujourd’hui un chiffre d’affaires mensuel de plus de 100 K€. « Élaboré à partir d’aliments frais propre à la consommation humaine, ce modèle de repas très ancien appelé « ration ménagère » garantit des apports nutritionnels beaucoup plus importants et bien mieux assimilés par les animaux en termes de digestion », développe Marine Thersiquel, fondatrice de cette start-up industrielle se voulant aux antipodes des croquettes, considérées ultra-transformées et fortes en glucides et ingrédients peu protéinés tels que les carcasses, le cartilage, ou encore les pattes.

 

Privilégier la circularité

 

Mais le principal objectif de l’entreprise consiste à réinternaliser sa production, en se dotant d’un site en Centre Val de Loire d’ici 24 mois. De quoi reprendre la maîtrise de la chaîne de valeur et travailler sur des sujets de filières. « Nous envisageons par exemple de sélectionner des légumes mal calibrés mais parfaitement propres à la consommation. Côté protéines, nous tablons un sourcing local sans pour autant entrer en concurrence avec les produits destinés à l’alimentation humaine, par exemple en privilégiant les parties animales sous valorisées et peu utilisées dans la cuisine humaine », développe Marine Thersiquel. D’autant que cette démarche pourrait lui donner une autre longueur d’avance sur ses concurrents. « En internalisant sa production, l’entreprise va pouvoir continuer à développer son savoir-faire industriel en gardant une parfaite maitrise de toute la chaine valeur, créant ainsi une vraie barrière à l’entrée. C’est également la clé pour pérenniser un modèle profitable dans la durée », développe Benjamin Osdoit.

 

Un marché à créer en Europe

 

Aux Etats-Unis, le frais apparaît déjà comme le segment en plus forte croissance, grignotant de fortes parts de marché face aux industriels de la croquette. En témoigne d’ailleurs l’acquisition de Nom Nom Now – l’un des pionniers de ce marché – par Mars pour quelque 1 Md$. La fondatrice de Pépette n’a toutefois pas encore cet appétit. Dans cinq ans, Marine Thersiquel espère voir les revenus de la marque atteindre plusieurs dizaines de M€ et conquérir un bassin d’abonnés de plus de 150 000 clients pour s’imposer en champion européen, sur un marché encore presque vierge malgré quelques jeunes sociétés dont le britannique Butternut Box ou le belge Dogchef. Si la marque est aujourd’hui intégralement distribuée en ligne, elle n’exclut pas de s’allier à des distributeurs – déjà nombreux à l’approcher – pour se vendre en corners dédiés. « L’important est de pouvoir continuer à apporter des conseils et des services enrichis à nos clients, lesquels sont friands de pédagogie », assure la fondatrice.

 

Les intervenants de l’opération 

 

Société cible : PEPETTE
Acquéreur ou Investisseur : AMBROSIA INVESTMENTS , Adrien Tardy , Abel Rossignol , GO CAPITAL , Alexis Ménard , BUSINESS ANGEL(S) , Augustin Paluel-Marmont , Patrick Asdaghi , Benjamin Perot , Sébastien de Lafond
Société Avocat d’Affaires Corporate : CHARLES RUSSELL SPEECHLYS , Renaud Ferry , Chloé Huertas
Acquéreur Avocat Corporate : JOFFE & ASSOCIES , Aymeric Dégremont , Camille Malbezin
Levée de Fonds Conseil / Agent : TRANSACTION R & CO , Benjamin Osdoit , Baptiste Marquet

 

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