Zenride roule avec un VC à impact

Article CFNEWS PAR LUCAS DJEFFAL Publié le 28 mars 2022 à 13:51

 

« Bien qu’il soit encore très jeune et assez peu développé, le marché français de la location longue durée avec option d’achat de vélo à un très fort potentiel. À titre de comparaison, l’Allemagne compte 1,5 million de vélos en location », note Olivier Issaly, le nouveau président de Zenride. Présent dans le réseau de dirigeants 50 Partners, ce serial entrepreneur aussi à l’origine de Owlient, studio de jeu vidéo racheté par Ubisoft en 2011 (lire ci-dessous), avait rejoint la société en 2019 en tant que directeur technique. Les fondateurs en 2018, Antoine Repussard et Thomas Beaurain ont quant à eux respectivement la charge de la partie commerciale et marketing. Ambitionnant d’atteindre les chiffres de vente du voisin germanique tout en participant à l’essor de la mobilité décarbonée, l’équipe dirigeante accueille à l’actionnariat des acteurs de l’impact et du transport. Alter Equity, qui a notamment clôturé à 110 M€ son deuxième FPCI dédié au financement des sociétés répondant aux objectifs de développement durable de l’ONU (lire ci-dessous), mène ce tour de 5,6 M€ syndiqué en direct, suivi par RATP Capital Innovation, fonds lancé en 2017 pour soutenir les start-up. Participent aussi Founders Futures et des business angels, présents lors de l’amorçage de 550 K€ en 2020, notamment Christophe Courtain (Flex-O), Cyril Vermeulen (Aliquini), Justin Ziegler (PriceMinister). Par ailleurs, le montant global de l’opération atteint 8 M€, grâce à des prêts de Bpifrance, en cours d’obtention.

 

Plus de 1000 vélos en circulation

Zenride propose aux entreprises de plus de 1 000 personnes, de prendre en charge la grande partie d’une offre comprenant le leasing d’un vélo, son assurance et un service de maintenance. Plus de 1 000 salariés, répartis dans 60 entreprises comme Veolia, Saint-Gobain, Axa ou encore Accor, disposent ainsi d’une monture dont ils payent mensuellement un tiers de la location, soit « autour d’une trentaine d’euros par mois » et ont la possibilité de l’acheter au bout du contrat de trois ans – les prix varient selon la gamme choisie, 80 % des vélos distribués étant par exemple à assistance électrique. La jeune société se fournit auprès d’un réseau de 150 magasins partenaires, comme des Décathlon. La nouvelle opération financera un plan de recrutement devant faire quadrupler l’effectif de dix salariés, principalement à des postes commerciaux. Zenride ambitionne ainsi de multiplier par six le nombre de ventes cette année ; 2,5 M€ de contrats ont été signées l’année dernière.

 

Les intervenants de l’opération

Société cible : ZENRIDE
Acquéreur ou Investisseur : ALTER EQUITY , Félix Mounier , RATP CAPITAL INNOVATION , Stéphanie Bourgeais , FOUNDERS FUTURE , BUSINESS ANGEL(S) , Christophe Courtin , Cyril Vermeulen , Justin Ziegler
Société Avocat d’Affaires Corporate : JOFFE & ASSOCIES , Thomas Saltiel, Charlotte Viandaz

UI GESTION CONFIRME SON ARRIVEE CHEZ DACO FRANCE

Ce LBO permet aux fils du fondateurs, Alain et Michel Abitbol, de s’offrir une position de contrôle dans la société à la tête de la marque de fruits secs Daco Bello.
 
UI Gestion signe bel et bien son arrivée chez Daco France, comme Capital Finance l’avait déjà évoqué en septembre 2019. L’investisseur a mobilisé trois de ses fonds (Cap 6, Cap Grand Ouest et son véhicule dédié à l’agroalimentaire) pour devenir actionnaire de cette société, plus connue pour la marque de fruits secs Daco Bello. Il rejoint les dirigeants, Michel et Alain Abitbol, qui profitent de l’opération pour reprendre le contrôle de la PME qu’a créé leur père en 1974. L’opération a aussi offert une fenêtre de liquidité à Bee Up Capital, l’ex-Industries & Finances. Un réinvestissement de ce dernier ne serait néanmoins pas exclu – il en aurait la possibilité pour une durée limitée. Ce MBO s’inscrit sous le signe de la modération sur le plan de l’effet de levier : le montant de la dette senior est inférieur à 3 fois l’Ebitda. Forte de près de 100 M€ de chiffre d’affaires 2019, Daco France surfe naturellement sur l’évolution des tendances de consommation vers davantage de produits sains, qu’ils soient conditionnés ou vendus en vrac. La PME de 450 salariés attend de ce changement d’actionnaire qu’il lui donne les moyens de concrétiser des acquisitions. L’objectif final étant pour lui d’élargir ses canaux de distribution, de renforcer son offre de produits et de se lancer véritablement à l’international – ses ventes à l’export restant encore marginales. L’entreprise dispose aujourd’hui de trois sites de production. Il y a deux ans, elle avait eu l’opportunité de mettre la main sur une unité de conditionnement qui évoluait jusqu’alors dans l’« empire » de Monique Piffaut, à Ablis (Yvelines).
 
Conseil juridique Joffe & Associés : (Aymeric Dégremont, Charlotte Viandaz, Virginie Davion, Tehani Goy & Géraldine Lepeytre).

HARVESTR LEVE 600 000 EUROS

Lancée il y a un an à peine, l’entreprise française de product management Harvestr lève 600 000 euros auprès du Fonds Ambition Amorçage Angels (F3A) du Programme d’investissements d’avenir (PIA) géré par Bpifrance, et d’entrepreneurs reconnus parmi lesquelles Roxanne Varza, la directrice de Station F, au travers du fonds Atomico.
 
Alors que le numérique s’imprègne dans tous les pans de la société, les entreprises font de plus en plus appel à des product managers pour les accompagner dans la création et l’amélioration de leurs produits en se focalisant sur l’expérience utilisateur. « Toutes les entreprises se veulent customer-centric. Pour cela elles ont besoin d’outils et de méthodes qui leur permettent de gagner en agilité et de systématiser cette approche. C’est ce que nous leur apportons à travers notre plateforme » explique Valentin Huang, cofondateur et CEO d’Harvestr.
 
La startup, créée en 2018, propose une plateforme intégrant l’ensemble des outils nécessaires à une gestion efficace du développement et de l’optimisation du produit. Cette solution est en réalité un logiciel en Saas qui apporte liberté et flexibilité à ses utilisateurs, répartis dans 7 pays à travers le monde. Parmi ses plus gros clients : des références françaises telles que Dailymotion, 360Learning et En Voiture Simone.
 
Harvestr, une pépite du Future 40 de Station F
 
Avec cette première levée de fonds de 600 000 euros, la startup veut accélérer sa croissance et renforcer sa place sur le marché, en France mais aussi à l’international. Elle espère également collaborer avec des entreprises de taille plus importante. Parmi les investisseurs qui la suivent dans sa croissance : Nicolas Hernandez et Guillaume Alary (cofondateurs de 360Learning), Thomas Boudalier (CTO d’Imagino, ex-CTO de Neolane), et la directrice de Station F, Roxanne Varza. Cette dernière ne soutient pas Harvestr qu’au travers de cet investissement puisque la jeune pousse a récemment été mise en avant dans le Future 40, un classement des pépites les plus prometteuses de Station F.
 
Conseil juridique Joffe & Associés : (Thomas Saltiel & Charlotte Viandaz).

MEDTECH : ALVEN MENE UN TOUR DE TABLE DE 15 MILLIONS DE DOLLARS DANS CARDIOLOGS

Cardiologs veut gagner du terrain en Amérique du Nord et en Europe. Pour ce faire, la MedTech française, qui développe une solution d’interprétation automatique des électrocardiogrammes (ECG), vient de boucler un nouveau tour de table de 15 millions de dollars en série A mené par Alven. Les investisseurs historiques, ISAI, Idinvest, Bpifrance, Kurma Diagnostics et le Paris-Saclay Seed Fund, ont remis au pot dans le cadre de cette opération.
 
Auparavant, Cardiologs avait levé 5,3 millions d’euros en octobre 2017 pour entrer dans sa phase commerciale aux États-Unis. La même année, la société avait d’ailleurs obtenu le feu vert de la Food and Drug Administration (FDA), l’agence fédérale américaine des denrées alimentaires et des médicaments, pour utiliser sa plateforme d’analyse des ECG de l’autre côté de l’Atlantique. L’entreprise veut désormais accroître un peu plus son poids sur le marché le plus important du secteur.
 
Une IA capable de détecter une centaine d’anomalies cardiaques
 
Fondée en 2014 par Yann Fleureau et Jia Li, la MedTech parisienne s’appuie sur l’intelligence artificielle pour simplifier l’interprétation des électrocardiogrammes (ECG). Et pour cause, l’analyse de cet examen, nécessaire pour détecter des pathologies cardiovasculaires (bradycardie, tachycardie, fibrillation auriculaire…), peut se révéler compliquée pour les cardiologues, d’autant plus qu’il existe plus d’une centaine de troubles cardiaques qui peut être repérés avec un ECG. Dans ce contexte, gagner du temps et de la précision est un impératif vital pour les médecins afin d’apporter à leurs patients la solution la plus appropriée, de manière à éviter un infarctus ou un AVC.
 
Pour éprouver sa technologie, Cardiologs dispose d’une base de données de plusieurs centaines de milliers d’ECG, enrichie en permanence, qui permet d’améliorer l’efficacité des algorithmes. Le modèle d’intelligence artificielle conçu par la start-up française a ainsi été affiné au fil du temps grâce à l’apport de plus de 1,4 million d’enregistrements d’ECG, de manière à être en mesure de pouvoir détecter plus d’une centaine d’anomalies cardiaques différentes. Le nouveau financement doit ainsi permettre d’étoffer la technologie de la société avec de nouvelles intégrations et des applications étendues pour faciliter le quotidien des cardiologues.
 
Conseil juridique Joffe & Associés : (Thomas Saltiel & Camille Malbezin).

PICTO ACCESS DONNE ACCES A UN NOUVEAU TOUR

L’éditeur de logiciel lillois accompagnant les établissements ouverts au public dans la valorisation de leur accessibilité lève 1,3 M€ auprès de la Banque des Territoires, de Nord Capital Partenaires, d’Investissens et de VCs historiques.
 
Créé en 2015, Picto Access, valorise l’accessibilité des établissements et les déplacements pour tous. Après une première levée de fonds de 1 M€ réalisée en février 2018 auprès de Finovam, IRD Gestion, France Active et de business angels, la société aux 500 K€ de revenus effectue un second tour de table. Cette fois, l’entreprise solidaire reconnue d’utilité sociale depuis 2018 lève 1,3 M€ auprès de ses actionnaires historiques (hormis France Active) et de la Banque des Territoires, de Nord Capital Partenaires et d’Investissens.
 
Réaliser 1,8 M€ de chiffre d’affaires sur l’année 2020
 
Depuis 2015, tous les établissements recevant du public ont pour obligation de s’inscrire dans un Ad’AP (Agenda d’accessibilité programmée). Depuis septembre 2017, la loi sur les registres publics d’accessibilité leur impose également la transparence vis-à-vis de leurs usagers. Picto Access leur propose une application qui référence leurs progrès en matière d’accessibilité. Via un abonnement annuel au service proposé par la société, les établissements informent leurs usagers/clients sur leur accessibilité, valorisent en ligne leurs nouveaux aménagements et améliorent la qualité d’accueil. Les usagers eux, peuvent s’informer gratuitement, au quotidien et en temps réel, sur l’accessibilité d’un lieu selon leur situation et leurs besoins. La société, qui compte treize collaborateurs, a conquis 35 clients comme la MAIF ou encore Transpole/Kéolis. Avec cette levée de fonds, elle ambitionne d’accélérer le développement commercial sur le territoire français auprès des grands groupes privés et collectivités territoriales mais également de poursuivre le déploiement de son service à l’international via l’accompagnement de ses clients actuels sur les sols étrangers. Ainsi, Picto Access, dont le nombre de salariés devrait passer à vingt dans le courant de l’année prochaine, travaille par exemple avec le Club Med en France mais également en Italie et au Maroc. Il va enfin élargir son service aux secteurs des transports, de la voirie et des bâtiments. « Nous voulons profiter de la loi d’orientation des mobilités en faveur de l’amélioration des déplacements au quotidien », explique Justin Marquant, P-dg de Picto Access. Avant d’ajouter : « Notre volonté est de doubler notre chiffre d’affaires en 2019 et afficher 1,8 M€ en 2020 », termine le gérant.
 
Conseil juridique Joffe & Associés : (Thomas Saltiel & Charlotte Viandaz).

DUST MOBILE COUVRE UNE SERIE A

L’opérateur mobile belge, fournisseur d’une solution BtoB de sécurisation des télécommunications et des données, finalise une première levée de fonds à hauteur de 3 M€, en s’ouvrant à ACE Management et à Omnes Capital Risque.
 
Jeune opérateur bruxellois de téléphonie mobile sécurisée, agréé en Belgique et en France, Dust Mobile a choisi de s’orienter vers un duo de sociétés de gestion hexagonales pour l’accompagner dans sa croissance. Née en 2017, co-fondée par François d’Ormesson et Jean-Michel Henrard, passé par Alstom, Airbus et Thales, la start-up belge s’est en effet adressée directement à Omnes Capital Risque, notamment, pour participer à sa première levée de fonds, bouclée à hauteur de 3 M€. Une occasion que cette dernière n’a pas manqué de saisir pour s’établir à nouveau dans le secteur de la cyber-sécurité, après un passage au capital de quelques mois, en 2018, de la jeune pousse lyonnaise Sentryo, rachetée par Cisco en juin dernier (lire ci-dessous). Omnes y avait d’ailleurs côtoyé ACE Management, qu’il retrouve sur ce nouveau deal, ce dernier mobilisant son véhicule dédié Brienne III. « Après avoir regardé le dossier, nous avons demandé à ACE si un co-investissement serait intéressant à leurs yeux », explique Marc Gasser, chargé d’affaires chez Omnes Capital Risque.
 
Couverture de service dans 214 pays 
 
Dust Mobile s’est penché sur les différentes failles de sécurité intrinsèques aux réseaux mobile. Il souhaite accompagner toute entreprise ayant des communications sensibles (appels, sms) à préserver la confidentialité de leurs données clients, à savoir des grands groupes, les institutions militaires ainsi que gouvernementales ou encore des cabinets d’avocats. Il fournit donc à ces derniers une carte SIM sécurisée, fonctionnant sur la 2G, 3G, 4G Lte, ou encore la 5G, offrant une couverture de service dans 214 pays. Elle équipe tous les téléphones mobile ainsi que les objets connectés. Une technologie lancée sur le marché en début d’année, dont le nombre de clients n’a pas été dévoilé. « Si la road map passe par des investissements conséquents en R&D, l’équipe cherchera également à structurer ses effectifs commerciaux », poursuit l’investisseur. En conséquence, Dust Mobile devrait quintupler son nombre de collaborateurs, d’ici les prochains mois, de quatre à vingt personnes.
 
Conseil juridique Joffe & Associés : (Christophe Joffe, Thomas Saltiel & Charlotte Viandaz).

EFFICIENTIP POURSUIT SON ACCELERATION

L’éditeur d’une solution de gestion des adresses IP pour les entreprises boucle un tour de 10 M€ auprès du fonds dédié aux PME techno Jolt Capital, pour renforcer sa présence à l’international.
 
Déjà rentable en 2012, après un basculement en 2005 vers un modèle d’éditeur, EfficientIP avait choisi de lever des fonds auprès d’A Plus Finance afin d’accélérer son développement international (lire ci-dessous). Sept ans plus tard, le spécialiste français des solutions de gestion des adresses IP, qui possède des filiales en Allemagne, en Espagne, au Royaume-Uni, à Singapour et aux États-Unis, souhaite encore accentuer son exposition mondiale, et notamment outre-Atlantique. EfficientIP a pour cela abouti à la conclusion de recourir à une nouvelle augmentation de capital. Appuyé dans sa recherche de capitaux par GP Bullhound, le dirigeant David Williamson parvient ainsi à réunir 10 M€ auprès du VC Jolt Capital, lequel investit via son FPCI, Jolt Capital III, levé en 2017. « Nous sommes régulièrement sollicités par des VC américains, mais nous ne souhaitions pas en faire entrer sur ce tour. Jolt, qui cible les entreprises technologiques à l’équilibre, connaît bien notre marché et notre activité », convient le président, qui met également en avant la présence aux États-Unis de Philippe Laval (ex Sinequa, financé par Jolt Capital, lire ci-dessous), chief digital officer de Jolt Capital. La société de gestion rejoint ainsi au capital Tempocap, VC londonien growth late stage, qui a racheté en 2017 les parts d’A Plus Finance. Au terme de l’opération, David Williamson et ses trois associés demeurent largement majoritaires.
 
21 M€ de revenus en 2019
 
Fondé en 2004, EfficientIP gère, anime et propose, à travers ses outils, une gestion complète du cycle de vie des parcs d’adresses IP de grands comptes, de plus de 1 000 clients à travers le monde, dont 300 outre-Atlantique. Il sécurise notamment les serveurs DNS (Domain Name System) de ces derniers contre les différentes attaques. Il fournit également des solutions spécifiques pour divers industries et secteurs, comme la finance ou l’éducation. Toujours rentable, il affiche en 2019 plus de 21 M€ de chiffre d’affaires. « En tant que seul acteur non-américain présent sur ce marché aux États-Unis, nous avons décidé de renforcer notre présence sur place », poursuit le dirigeant, à la tête d’une équipe de 120 personnes, dont la moitié travaille en France. Il prévoit entre autres une campagne de recrutement de 20 à 30 collaborateurs d’ici les prochains mois.
 
Conseil juridique Joffe & Associés : (Thomas Saltiel, Charlotte Viandaz & Johann Mendez).

InterCloud lève 22 millions d’euros pour développer sa plate-forme applicative en Europe

Le Français InterCloud annonce une nouvelle levée de fonds à hauteur de 22 millions d’euros, menée avec Orange Digital Ventures. Une somme que l’opérateur d’accès au cloud utilisera notamment pour renforcer sa présence en Europe de l’Ouest.

L’opérateur d’accès au cloud InterCloud annonce ce mardi 10 décembre 2019 une levée de fonds de 22 millions d’euros menée avec Orange Digital Ventures (ODV) – qu’il voit comme « le partenaire de la croissance internationale des champions numériques français ». Trois nouveaux acteurs (CNP Assurances, UL Invest et Weber Invest) ont investi avec ceux déjà présents au capital (Cap Horn Invest, Ventech, Hi Inov Dentressangle, SNCF Digital Ventures et Bpifrance).

Cette somme permettra à l’entreprise française de « renforcer son positionnement sur le marché européen (en Allemagne, au Benelux, en Espagne et au Royaume-Uni, notamment) et accélérer le développement de nouveaux services »… mais aussi à soutenir le DevOps, une pratique technique qui consiste à unir développement logiciel et gestion des infrastructures informatiques.

Interconnecter les ressources

Fondée en 2008, la société a développé une solution pour interconnecter de manière transparente les ressources multi-cloud des très grandes entreprises – ses clients sont majoritairement classés au Forbes Global 2000. « Grâce à sa plate-forme applicative mondiale, InterCloud est l’unique SDCI [Software-Defined Cloud Interconnect, N.D.L.R.] capable d’offrir un service clé en main, géré de bout en bout, permettant aux entreprises de simplifier leurs infrastructures en offrant une visibilité et un contrôle accrus sur leurs applications », assure ainsi l’opérateur par voie de communiqué.

Au mois d’août, InterCloud a notamment signé un contrat qui lui délègue la gestion du multi-cloud de la SNCF pour les cinq prochaines années au moins. Environ 60% des 1 500 applications de l’entreprise ferroviaire auront migré d’ici à 2020. C’est aussi le choix qu’a fait le groupe Sodexo, qui a décidé de passer par les liaisons de l’opérateur d’accès au cloud pour assurer une connexion entre ses quatre data centers. Chacun de ses sites peut ainsi accéder à l’ensemble des applications métiers, même si celles-ci sont hébergées sur un site différent.

Vers une connectivité flexible et évolutive

A travers sa solution, la société contribue à la transformation numérique des entreprises en leur permettant de déplacer leurs applications critiques vers le cloud de manière sécurisée. Après une première levée de fonds à hauteur de 10 millions d’euros début 2017, cette nouvelle opération signe une volonté de monter en puissance pour imaginer des cas d’usage futurs… et assurer sa pérennité. « L’IT de demain exige une connectivité flexible et évolutive. InterCloud devient la première plate-forme automatisée d’orchestration réseau à mettre en œuvre des solutions axées sur les applications », affirme l’entreprise.

« La vision stratégique, singulière, d’InterCloud confirme l’ampleur des évolutions à venir à la convergence des télécoms, de l’IT et de la sécurité à l’heure des solutions logicielles, ouvertes et automatisées. La qualité d’exécution de ses équipes en fait non seulement le leader européen, mais, surtout, un futur acteur international incontournable et pionnier dans le domaine », souligne par voie de communiqué Etienne Moreau, gestionnaire des investissements d’Orange Digital Ventures.

Conseil juridique Joffe & Associés : (Thomas Saltiel, Camille Malbezin & Johann Mendez)

Big Bag’N Go lève à son tour

Le service d’enlèvement de sacs à gravats géants ouvre une seconde fois son capital, accueillant deux fonds, A Plus Finance et M Capital. Générant déjà 1,8 M€ de revenus et à l’équilibre, il vise une dimension nationale l’année prochaine.

Il arrive souvent que des concurrents se donnent le mot pour lever des fonds en même temps ou presque. C’est le cas dans les services d’enlèvement de déchets de chantier. Big Bag’N Go a bouclé début novembre un tour de 3,1 M€, dont 2,3 M€ provenant d’investisseurs liés à la société de conseil en investissement non coté Widoowin, par ailleurs gérant de patrimoine. A Plus Finance intervient à hauteur de 500 K€. Le toulousain M Capital participe également, via le FCPR W PME Valorisation dont Widoowin, basé à Bordeaux mais se développant aussi à Paris, lui a confié la gestion. Ce véhicule injecte 300 K€. Big Bag’N Go avait levé en janvier 2015 un premier tour auprès d’investisseurs privés de 500 K€, dont la moitié provenant de 300 personnes physiques réunies par Widoowin, et assortie d’une clause de rachat par l’entreprise sur quatre ans, et l’autre moitié de business angels. Si le véhicule W PME Valorisation, doté de près de 5 M€, impose également un mécanisme de rachats échelonnés par les sociétés financées, Big Bag’N Go en a été cette fois dispensé. La levée suit celle de 2 M€ annoncée hier par Les Ripeurs mais réalisée il y a trois mois auprès d’Alter Equity (lire ci-dessous).

2,5 à 3 M€ de revenus attendus en 2019

Commercialisant son offre depuis 2011, l’entreprise de Saint-Maur-des-Fossés fait figure de pionnier du secteur. « Après avoir ciblé le grand public dans un premier temps, nous travaillons désormais à 95 % avec les professionnels de tous corps de métiers, aussi bien artisans qu’ETI et majors du secteur », explique son fondateur Arnaud Rongier. Elle se distingue des Ripeurs par une taille de chantiers adressée supérieure, avec des sacs à gravats de 1 et 3 m³ collectés par sa flotte de camions armés d’un bras de levage. Big Bag’N Go opère par ailleurs l’offre de gros sacs d’Ecodrop, troisième acteur du secteur fonctionnant pour sa part comme une place de marché (lire ci-dessous). L’année dernière, la société d’une quinzaine de personnes , à l’équilibre depuis trois ans, a réalisé 1,8 M€ de chiffre d’affaires mais aura transporté 40 000 sacs en 2019 pour des revenus attendus entre 2,5 et 3 M€.

Lyon après Paris et en attendant Marseille

Big Bag’N Go a commencé à se déployer hors de la région parisienne, comme ambitionnent de le faire ses concurrents, en ouvrant un bureau à Lyon où circule l’un de ses six camions. Afin de limiter les coûts, la cleantech a développé un algorithme d’optimisation des trajets de sa flotte, dont les véhicules se rendent en déchetterie professionnelle une fois pleins. Ses sacs et services sont distribués directement en ligne, mais aussi dans 78 magasins Kiloutou, Leroy Merlin, Castorama et Sonepar (marques CEFB, LMU et VDS). Son plan prévoit des lancements dans quatre autres grandes agglomérations françaises, à commencer par Marseille au premier trimestre 2020.

Conseil juridique Joffe & Associés : (Thomas Saltiel & Charlotte Viandaz).

Cybersécurité : GitGuardian lève 11 millions d’euros dans un tour de table mené par Balderton Capital

« On a mis le doigt sur quelque chose d’assez contre-intuitif », a indiqué à FrenchWeb Jérémy Thomas, cofondateur et CEO de GitGuardian, startup française spécialisée en cybersécurité qui lève aujourd’hui 11 millions d’euros dans un tour de table de série A mené par Balderton Capital. Scott Chacon, cofondateur de GitHub, Solomon Hykes, fondateur de Docker, et Bpifrance ont également participé au financement. « Contre-intuitif », car GitGuardian, qui développe une plateforme capable de détecter les informations sensibles disséminées dans les systèmes privés des entreprises, revendique la première place d’un marché sur lequel l’entreprise se retrouve relativement seule. Et ce, principalement aux Etats-Unis, pays des géants de la Tech où GitGuardian compte trois quarts de sa clientèle, le reste se trouvant en Europe.
 
Fondé en 2017 par Jérémy Thomas et Eric Fourrier, GitGuardian est d’abord né sur GitHub, plateforme open-source de référence des développeurs rachetée par Microsoft en 2018 pour 7,5 milliards de dollars. Les deux fondateurs, ingénieurs de formation, ont d’abord commencé à y observer la manière dont des hackers pouvaient exploiter des données sensibles qu’ils y plaçaient volontairement. Puis, après le développement d’une solution basée sur la combinaison de plusieurs algorithmes, la startup a commencé à travailler avec des entreprises et organisations gouvernementales pour détecter d’éventuelles informations exposées pouvant leur coûter des dizaines de millions de dollars de dégâts.
 
Les fuites de données d’entreprises qui utilisent des services cloud résultent désormais principalement du piratage de comptes ou d’identifiants, rappelle la société, citant une étude du Sans Institute. Résultat : certaines entreprises perdent potentiellement des milliards de dollars de valorisation ou doivent payer des amendes et des frais de litige. Aujourd’hui, GitGuardian détecte tous les jours 1 000 de ces « secrets » d’entreprises accessibles publiquement pour son offre gratuite, et près de 3 000 au total avec son offre payante (sur abonnement). Sa technologie analyse le contenu de plus de 2,5 millions de « commis », soit des révisions de code, par jour.
 
La cybersécurité, « une industrie très particulière que Balderton comprend très bien »
 
Pour Jérémy Thomas, le soutien de Balderton Capital ouvre encore davantage à GitGuardian la porte au marché américain. « Ils ont prouvé qu’ils étaient capables d’amener des sociétés telles que nous aux Etats-Unis, de les accompagner comme ils l’ont fait avec Aircall, (…) Talend… », a-t-il souligné. La cybersécurité est aussi « une industrie très particulière que Balderton comprend très bien », a-t-il ajouté. Plus tôt cette année, le fonds européen a, par exemple, mené un tour de table de 13 millions de dollars pour Tessian, startup britannique qui utilise l’apprentissage automatique pour détecter et corriger les erreurs dans les adresses e-mails. Il a aussi accompagné Recorded Future, spécialiste américain de la cybersécurité et de l’analyse de données, dans son acquisition par Insight Partners pour 780 millions de dollars.
 
La levée de 11 millions d’euros viendra financer le développement de la clientèle et l’offre produits de la société, pour « continuer à creuser l’écart » avec une concurrence émergente. GitGuardian prévoit aussi d’utiliser ces nouveaux fonds pour recruter 25 personnes par an sur les deux prochaines années, avec un pôle commercial basée aux Etats-Unis et des équipes techniques basées en France.
 
« Le marché américain ouvre du capital », a continué Jérémy Thomas. C’est pourquoi le prochain fonds à faire son entrée au capital de GitGuardian « sera un fonds américain », a-t-il affirmé. « Le fait d’avoir déjà un pied là-bas nous aidera à lever beaucoup plus de capital qu’on aurait pu lever en restant une société européenne ».
 

Conseil juridique Joffe & Associés : (Thomas Saltiel & Charlotte Viandaz).