Alès Groupe repart avec Roger & Gallet

CF NEWS – PAR 

 

En RJ depuis début juillet, le groupe de cosmétique (marques Lierac, Phyto, Joawé…) de 208,6 M€ de revenus acculé par la crise sanitaire vient d’être repris à la barre par Impala qui débourse 120 M€ et rétrocède le pôle coiffure à ses dirigeants.

Le tribunal de commerce de Paris a désigné Impala comme repreneur des activités commerciales et industrielles d’Alès Groupe. Le holding d’investissement de Jacques Veyrat prend donc le contrôle des marques Lierac (soins anti-âge), Jowaé (soins naturels) et Phyto (produits capillaires) qu’il adosse à Roger & Gallet, formant ainsi, selon ses déclarations, un ensemble de 200 M€. Le pôle des produits de coiffure pour les professionnels (marques Subtil, Kydra…environ 45 M€ de chiffre d’affaires) est confié à ses dirigeants, conformément à l’offre qu’ils avaient déposée conjointement avec Impala. Ces derniers financent d’ailleurs leur projet en grande partie grâce à ce dernier qui leur a accordé un prêt obligataire de 5 M€. Au total, ce sont 1120 postes (sur 1198), dont 650 en France sur 707, qui sont sauvés. Impala a par ailleurs signé un accord avec la famille pour la reprise de la marque Patrick Alès (pour moins de 1 M€ selon nos informations) et un intéressement sur les plus values potentielles qui lui seraient liées. Outre le prix de cession de 13,5 M€, Impala a annoncé qu’il débourserait plus de 100 M€  pour «  relancer l’innovation et retrouver un développement solide et durable ». Pour cela, il place à la tête du nouvel ensemble Stéphane Enouf, l’ancien dirigeant de Caudalie.

 

Projet industriel autour de quatre marques

Vincent Revol, Impala

Vincent Revol, Impala

 

Appelé il y a deux ans au chevet du groupe déjà mal en point, Impala avait alors étudié le dossier. Et l’avait refermé au vu de sa complexité. C’est le marocain Co-Capital qui avait alors injecté 20 M€ (lire ci-dessous). « Le grand changement qui explique que nous l’ayons réétudié, c’est notre rachat, entre temps, de la marque (et seulement de la marque) Roger & Gallet », souligne Vincent Revol, directeur associé chez Impala (lire ci-dessous). Avec le groupe Alès, le financier dispose désormais d’un outil industriel et d’une force commerciale et marketing sur lesquels s’appuyer pour mettre en œuvre son projet stratégique articulé « autour de quatre marques parfaitement complémentaires distribuées en pharmacies et en parapharmacies ». Un « projet industriel et commercial », insiste Vincent Revol, fondé sur le redressement, avec une nouvelle équipe de management, l’adossement des activités à Roger & Gallet et l’intégration du site industriel à P&B, une participation d’Impala spécialisée dans la sous-traitance cosmétique (lire ci-dessous). Projet qui avait remporté l’adhésion des salariés avant d’être choisi par le tribunal.

 

Offre combinée Naxicap/ Dzeta jugée irrecevable

Ce dernier avait reçu par ailleurs deux offres, au 7 août, date limite de leur dépôt. L’une était portée par Naxicap/Nexstone et l’autre par Dzeta. Les premiers ont travaillé sur un plan de continuation et sur un plan de cession. Le second avait indiqué, le 7 septembre, ne pas soutenir son offre, faute d’avoir trouvé un accord de financement avec un partenaire chinois, puis avec Co-Capital, comme il l’avait ensuite envisagé, ainsi qu’avec le manager pressenti. Dzeta  et Naxicap-Nexstone ont finalement présenté une offre combinée, calquée sur les termes de l’offre de ce dernier mais au prix du premier (15 M€). Une proposition jugée par certains organes de la procédure, le CSE, le juge, le procureur… comme irrecevable. Ce que contestent les « perdants » qui chercheraient un angle de contre- attaque, au moment où nous écrivons et qui, de leur côté, évoquent le rachat de la marque Patrick Alès pour un montant de 4 à 6 M€ et un earn out qui porterait la somme finalement versée à la famille à quelque 10 M€ . Fondé en 1969 par le coiffeur Patrick Alès, le groupe éponyme n’a cessé de perdre du chiffre d’affaires ces dernières années avec un endettement qui avait passé la barre des 100 M€. Au moment du jugement, sa situation de trésorerie était telle que le groupe n’était plus en mesure de payer ses fournisseurs. Le passif déclaré s’élève à plus de 125 M€. « Le problème de ce groupe, ce n’est pas tant l’argent que la façon dont il a été géré » confient plusieurs proches du dossier.

 

les intervenants de l’opération ALÈS GROUPE (LIERAC ET PHYTO)

Société cible : ALÈS GROUPE (LIERAC ET PHYTO)
Acquéreur ou Investisseur : IMPALA , Jacques Veyrat , Vincent Revol
Cédant : ACTIONNAIRES FAMILIAUX , Romain Alès
Acquéreur Avocat Corporate : LATHAM & WATKINS , Alexandra Bigot , Thomas Doyen , Célia Jiquel , Eeva Bernard , Alexander Crosthwaite , Louise Gurly
Acq. Avocats d’Affaires Financement : LATHAM & WATKINS , Virginie Terzic
Acq. Avocat d’Affaires Concurrence : LATHAM & WATKINS , Adrien Giraud
Acq. DD Sociale : JOFFE & ASSOCIES , Géraldine Lepeytre
Cédant Avocat corporate : SIMON ASSOCIES , Jean-Charles Simon
R.J.: FACQUES HESS BOURBOULOUX (FHB) , Hélène Bourbouloux , SCP BECHERET-THIERRY-SENECHAL-GORRIAS (BTSG) , Stéphane Gorrias
Société Banquier d’Affaires / Conseil M&A : LAZARD
Société Avocat d’Affaires Corporate : VEIL JOURDE , Géraud Saint-Guilhem
Société Avocat d’Affaires Financement : WEIL GOTSHAL & MANGES , Jean-Dominique Daudier De Cassini

 

Premier closing pour le fonds deeptech d’Elaia

CF NEWS – PAR 

 

La société de capital-risque valide la première étape du fonds d’amorçage Alpha II, avec 30 M€, apporté entre autres par l’Inria, FNA 2, Covéa Finance et BNP Paribas. Le FPCI, qui vise entre 30 et 40 lignes, ambitionne d’atteindre une taille de 65 M€.

 

Anne-Sophie Carrese, Elaia Partners

Anne-Sophie Carrese, Elaia Partners

 

L’annonce de la création du véhicule Alpha II aura devancé de quelques semaines la crise sanitaire de la Covid-19 et la mise en place du confinement (lire ci-dessous). Ces derniers auront retardé son lancement par Elaia Partners de près de trois mois. Finalement achevé en juillet dernier, le premier closing du fonds d’amorçage, dédié aux start-up françaises et européennes de la deeptechatteint 30 M€. La collecte de ce FPCI, débutée en septembre 2019, réunit entre autres, pour le moment, des investisseurs comme l’Inria, avec un ticket de 5 M€, ainsi que le fonds FNA 2, géré par Bpifrance dans le cadre du Programme d’investissement d’avenir et déjà souscripteur du véhicule d’amorçage Pertinence Invest 2 de Sofimac Innovation lancé en juin dernier, également consacré au financement des innovations de rupture (lire ci-dessous). Le profil des investisseurs se diversifie avec un institutionnel, Covéa Finance, ainsi que le groupe bancaire BNP Paribas. La variété des profils des LPs était d’ailleurs au cœur de la stratégie de la société de capital-risque, en ciblant donc des industriels mais également des family offices. « Les corporate peuvent représenter des opportunités de partenariats et de clientèle pour plusieurs jeunes pousses, et par la suite être potentiellement séduits par un projet de rachat, explique Anne-Sophie Carrese, l’une des sept partners d’Elaia. Les FO sont pour leur part plus installés dans une logique plus financière que stratégique. » La période de souscription devrait s’achever d’ici fin juillet 2021, avec un objectif affiché depuis plusieurs mois de 65 M€, le hard cap étant, lui, fixé à 90 M€.

 

Un portefeuille de 30 à 40 lignes 

 

Pour rappel, Alpha II est le successeur de la SCR IT-Translation, composée d’une trentaine de lignes, et dont Elaia a repris la gestion auprès de la banque publique mais également de l’Inria. L’Institut national de recherche en informatique et en automatisme, devenu partenaire de la société de capital-risque en 2017, est ainsi resté « un acteur essentiel de par son réseau académique composé de plusieurs universités et organismes de recherche, ce qui a constitué un terreau technologique très important, poursuit l’associée. À cela, nous avons ajouté notre expérience du métier de l’investissement, dans l’early stage, notamment avec notre fonds Alpha (lire ci-dessous), pour constituer ainsi une double expertise. » Le FPCI vise entre 30 à 40 lignes, en ciblant notamment les thématiques de la santé numérique (comme les logiciels de guidage pour des opérations), le remote (comme la cybersécurité ou le travail à distance), l’Internet des Objets ou encore les systèmes embarqués. Les premiers investissements devraient intervenir d’ici plusieurs semaines. Si le portefeuille devrait privilégier les start-up hexagonales, à 80 %, il restera cependant très attentif aux opportunités d’investissements en Europe.

 

les intervenants de l’opération

 

  • Société de gestion ELAIA PARTNERS 
  • Investisseur(s) du fonds BPIFRANCE INVESTISSEMENT , COVEA , GROUPE BNP PARIBAS 
  • Avocat(s) d’affaires JOFFE & ASSOCIES , Olivier Dumas  

Les barres Balarama au régime fruits secs

CF NEWS – PAR HOUDA EL BOUDRARI | vendredi 11 septembre 2020

 

Le spécialiste tourangeau des barres nutritionnelles aux 6 M€ de revenus rejoint le giron de Daco Bello, aux 100 M€ de chiffre d’affaires, qui signe là son premier build-up depuis son LBO ter avec UI Gestion fin 2019.

 

Les barres énergétiques, chocolatées et céréalières de Balarama rejoignent les assortiments de fruits secs de Daco Bello. Quelques mois après son LBO ter avec UI Gestion (lire ci-dessous), Daco Bello signe un premier build-up pour compléter sa gamme et ajoute un périmètre de 6 M€ à ses 100 M€ de revenus. La cible devrait bénéficier de l’expertise de développement sur des bases saines et pérennes de son repreneur après une décennie chahutée avec des actionnaires qui n’ont pas su en structurer la croissance. La société tourangelle créée en 1986 a été d’abord dans le giron du chocolatier Monbana détenu par la famille Guattari qui s’en est délesté en 2010 dans le cadre d’un MBI orchestré par la holding Trixaim du duo d’entrepreneurs Didier Giroux et Dominique Rault (lire ci-dessous). Ces derniers se sont dispersés dans la reprise un an après de Cacolac (lire ci-dessous) et ont échoué dans les deux cas, Cacolac ayant retrouvé son actionnariat familial en 2015 et Balarama se retrouvant en liquidation judiciaire en 2014, et repris à la barre par un autre duo formé par Alain et Guillaume Devivier, cédants actuels.

 

Adresser les segments Sport et Minceur

Michel Abitbol, Daco France

Michel Abitbol, Daco France

 

Cette page devrait être désormais tournée pour le spécialiste des barres nutritionnelles, dont les revenus stagnent depuis plus de dix ans sur un marché du snacking sain où Daco Bello détient une position leader en France. Avec un quart de parts de marché devant des groupes coopératifs, la PME francilienne a connu une belle croissance, essentiellement organique : passant de 60 M€ de chiffre d’affaires en 2012 à environ 100 M€ aujourd’hui. Cette acquisition permet à Daco France d’adresser les segments « Minceur », « Sport » et « En-cas » auprès de professionnels de la diététique, des distributeurs alimentaires européens et des acteurs de la grande distribution. Balarama retrouve pour l’occasion un manager de son ancien actionnaire Monbana, Dominique Renault, qui vient d’en prendre les rênes opérationnelles cet été. Ces dernières années, Daco Bello, mené par Michel et Alain Abitbol, fils du fondateur, a pris des participations minoritaires dans Super Nuts, un petit acteur spécialisé dans l’enrobage de noix de cajou et dans « La compagnie des amandes », une société co-fondée par Arnaud Montebourg qui co-investit avec les agriculteurs dans les vergers d’amandiers et propose « une solution complète de soutien technique et financier pour relancer la culture de l’amandier dans le midi et en Corse ». Fin 2018, Daco Bello s’était également offert la majorité du capital de Gula (lire ci-dessous), spécialiste de la vente de fruits secs sur internet.

 

les intervenants de l’opération