PRISE DE PARTICIPATION AU CAPITAL DE LINXO GROUP

Joffe et Associés, conseil historique de Linxo Group, a accompagné le management et les investisseurs cédants dans le cadre de l’opération de cession majoritaire au profit du groupe Crédit Agricole.

Linxo compte avec une banque

PAR RODOLPHE LANGLOIS | 28 janvier 2020 | 429 mots – 27 conseil(s)

© Linxo

L’éditeur provençal d’une application de gestion de comptes bancaires va rejoindre le groupe Crédit Agricole, l’un de ses actionnaires historiques.

Les bons comptes font les bons amis. La maxime se vérifie une fois de plus, dans le cas de Linxo, qui s’adosse à l’un de ses actionnaires historiques. La fintech spécialisée en gestion de comptes bancaires, créée en 2010 et qui avait ouvert son capital l’année suivante, rejoint en effet le Crédit Agricole, qui s’empare de plus de 85 % des titres de la PME provençale. Il met ainsi la main sur ceux de l’autre groupe bancaire, Arkea, avec qu’ils l’appuient  ensemble depuis 2015, ainsi que ceux de l’assureur Maif, entré il y a deux ans avec son fonds d’investissement Maif Avenir (lire ci-dessous). L’acquéreur assure cette transaction, dont le montant est demeuré confidentiel, via sa filiale Crédit Agricole Payment Services, qui rassemble les activités paiement du groupe, au terme d’un processus piloté par Bryan Garnier. « Nous avons étudié plusieurs scenarii avec nos actionnaires, en écoutant ce qu’ils avaient à nous proposer, explique Bruno Van Haetsdaele (photo ci-contre), l’un des co-fondateurs de Linxo, et nous avons trouvé une envie commune avec le Crédit Agricole, quant à notre plan de développement. »

Un chiffre d’affaires triplé depuis 2018

Bruno Van Haetsdaele, Linxo

La fintech, installée à Aix-en-Provence, avait mis la main sur Sharepay en 2018, éditeur d’une carte de paiement en commun éphémère  (lire ci-dessous), lui permettant ainsi de renforcer son offre de gestion instantanée de son budget auprès d’une clientèle particulière. « Nous avons également bénéficié de la directive européenne 2018 sur les services de paiement pour ouvrir notre API à davantage d’acteurs bancaires », poursuit le dirigeant. Ce dernier est demeuré silencieux sur les revenus de la société, dont 10% sont réalisés à l’international. À la tête d’une équipe de 80 personnes, il revendique cependant une croissance multipliée par trois depuis 2018. Pour rappel, la fintech, permettant d’agréger plusieurs comptes bancaires de différentes banques, facilite également les demandes de prêt pour les particuliers ainsi que les souscriptions d’assurance.

 

Conseil juridique Joffe & Associés :

Corporate-M&A : Virginie Belle, Johann Mendez

Fiscal : Virginie Davion, Clémentine Lemasson

UI GESTION CONFIRME SON ARRIVEE CHEZ DACO FRANCE

Ce LBO permet aux fils du fondateurs, Alain et Michel Abitbol, de s’offrir une position de contrôle dans la société à la tête de la marque de fruits secs Daco Bello.

UI Gestion signe bel et bien son arrivée chez Daco France, comme Capital Finance l’avait déjà évoqué en septembre 2019. L’investisseur a mobilisé trois de ses fonds (Cap 6, Cap Grand Ouest et son véhicule dédié à l’agroalimentaire) pour devenir actionnaire de cette société, plus connue pour la marque de fruits secs Daco Bello. Il rejoint les dirigeants, Michel et Alain Abitbol, qui profitent de l’opération pour reprendre le contrôle de la PME qu’a créé leur père en 1974. L’opération a aussi offert une fenêtre de liquidité à Bee Up Capital, l’ex-Industries & Finances. Un réinvestissement de ce dernier ne serait néanmoins pas exclu – il en aurait la possibilité pour une durée limitée. Ce MBO s’inscrit sous le signe de la modération sur le plan de l’effet de levier : le montant de la dette senior est inférieur à 3 fois l’Ebitda. Forte de près de 100 M€ de chiffre d’affaires 2019, Daco France surfe naturellement sur l’évolution des tendances de consommation vers davantage de produits sains, qu’ils soient conditionnés ou vendus en vrac. La PME de 450 salariés attend de ce changement d’actionnaire qu’il lui donne les moyens de concrétiser des acquisitions. L’objectif final étant pour lui d’élargir ses canaux de distribution, de renforcer son offre de produits et de se lancer véritablement à l’international – ses ventes à l’export restant encore marginales. L’entreprise dispose aujourd’hui de trois sites de production. Il y a deux ans, elle avait eu l’opportunité de mettre la main sur une unité de conditionnement qui évoluait jusqu’alors dans l’« empire » de Monique Piffaut, à Ablis (Yvelines).

Conseil juridique Joffe & Associés : (Aymeric Dégremont, Charlotte Viandaz, Virginie Davion, Tehani Goy & Géraldine Lepeytre).

HARVESTR LEVE 600 000 EUROS

Lancée il y a un an à peine, l’entreprise française de product management Harvestr lève 600 000 euros auprès du Fonds Ambition Amorçage Angels (F3A) du Programme d’investissements d’avenir (PIA) géré par Bpifrance, et d’entrepreneurs reconnus parmi lesquelles Roxanne Varza, la directrice de Station F, au travers du fonds Atomico.

Alors que le numérique s’imprègne dans tous les pans de la société, les entreprises font de plus en plus appel à des product managers pour les accompagner dans la création et l’amélioration de leurs produits en se focalisant sur l’expérience utilisateur. « Toutes les entreprises se veulent customer-centric. Pour cela elles ont besoin d’outils et de méthodes qui leur permettent de gagner en agilité et de systématiser cette approche. C’est ce que nous leur apportons à travers notre plateforme » explique Valentin Huang, cofondateur et CEO d’Harvestr.

La startup, créée en 2018, propose une plateforme intégrant l’ensemble des outils nécessaires à une gestion efficace du développement et de l’optimisation du produit. Cette solution est en réalité un logiciel en Saas qui apporte liberté et flexibilité à ses utilisateurs, répartis dans 7 pays à travers le monde. Parmi ses plus gros clients : des références françaises telles que Dailymotion, 360Learning et En Voiture Simone.

Harvestr, une pépite du Future 40 de Station F

Avec cette première levée de fonds de 600 000 euros, la startup veut accélérer sa croissance et renforcer sa place sur le marché, en France mais aussi à l’international. Elle espère également collaborer avec des entreprises de taille plus importante. Parmi les investisseurs qui la suivent dans sa croissance : Nicolas Hernandez et Guillaume Alary (cofondateurs de 360Learning), Thomas Boudalier (CTO d’Imagino, ex-CTO de Neolane), et la directrice de Station F, Roxanne Varza. Cette dernière ne soutient pas Harvestr qu’au travers de cet investissement puisque la jeune pousse a récemment été mise en avant dans le Future 40, un classement des pépites les plus prometteuses de Station F.

Conseil juridique Joffe & Associés : (Thomas Saltiel & Charlotte Viandaz).

MEDTECH : ALVEN MENE UN TOUR DE TABLE DE 15 MILLIONS DE DOLLARS DANS CARDIOLOGS

Cardiologs veut gagner du terrain en Amérique du Nord et en Europe. Pour ce faire, la MedTech française, qui développe une solution d’interprétation automatique des électrocardiogrammes (ECG), vient de boucler un nouveau tour de table de 15 millions de dollars en série A mené par Alven. Les investisseurs historiques, ISAI, Idinvest, Bpifrance, Kurma Diagnostics et le Paris-Saclay Seed Fund, ont remis au pot dans le cadre de cette opération.

Auparavant, Cardiologs avait levé 5,3 millions d’euros en octobre 2017 pour entrer dans sa phase commerciale aux États-Unis. La même année, la société avait d’ailleurs obtenu le feu vert de la Food and Drug Administration (FDA), l’agence fédérale américaine des denrées alimentaires et des médicaments, pour utiliser sa plateforme d’analyse des ECG de l’autre côté de l’Atlantique. L’entreprise veut désormais accroître un peu plus son poids sur le marché le plus important du secteur.

Une IA capable de détecter une centaine d’anomalies cardiaques

Fondée en 2014 par Yann Fleureau et Jia Li, la MedTech parisienne s’appuie sur l’intelligence artificielle pour simplifier l’interprétation des électrocardiogrammes (ECG). Et pour cause, l’analyse de cet examen, nécessaire pour détecter des pathologies cardiovasculaires (bradycardie, tachycardie, fibrillation auriculaire…), peut se révéler compliquée pour les cardiologues, d’autant plus qu’il existe plus d’une centaine de troubles cardiaques qui peut être repérés avec un ECG. Dans ce contexte, gagner du temps et de la précision est un impératif vital pour les médecins afin d’apporter à leurs patients la solution la plus appropriée, de manière à éviter un infarctus ou un AVC.

Pour éprouver sa technologie, Cardiologs dispose d’une base de données de plusieurs centaines de milliers d’ECG, enrichie en permanence, qui permet d’améliorer l’efficacité des algorithmes. Le modèle d’intelligence artificielle conçu par la start-up française a ainsi été affiné au fil du temps grâce à l’apport de plus de 1,4 million d’enregistrements d’ECG, de manière à être en mesure de pouvoir détecter plus d’une centaine d’anomalies cardiaques différentes. Le nouveau financement doit ainsi permettre d’étoffer la technologie de la société avec de nouvelles intégrations et des applications étendues pour faciliter le quotidien des cardiologues.

Conseil juridique Joffe & Associés : (Thomas Saltiel & Camille Malbezin).