EFFICIENTIP POURSUIT SON ACCELERATION

L’éditeur d’une solution de gestion des adresses IP pour les entreprises boucle un tour de 10 M€ auprès du fonds dédié aux PME techno Jolt Capital, pour renforcer sa présence à l’international.

Déjà rentable en 2012, après un basculement en 2005 vers un modèle d’éditeur, EfficientIP avait choisi de lever des fonds auprès d’A Plus Finance afin d’accélérer son développement international (lire ci-dessous). Sept ans plus tard, le spécialiste français des solutions de gestion des adresses IP, qui possède des filiales en Allemagne, en Espagne, au Royaume-Uni, à Singapour et aux États-Unis, souhaite encore accentuer son exposition mondiale, et notamment outre-Atlantique. EfficientIP a pour cela abouti à la conclusion de recourir à une nouvelle augmentation de capital. Appuyé dans sa recherche de capitaux par GP Bullhound, le dirigeant David Williamson parvient ainsi à réunir 10 M€ auprès du VC Jolt Capital, lequel investit via son FPCI, Jolt Capital III, levé en 2017. « Nous sommes régulièrement sollicités par des VC américains, mais nous ne souhaitions pas en faire entrer sur ce tour. Jolt, qui cible les entreprises technologiques à l’équilibre, connaît bien notre marché et notre activité », convient le président, qui met également en avant la présence aux États-Unis de Philippe Laval (ex Sinequa, financé par Jolt Capital, lire ci-dessous), chief digital officer de Jolt Capital. La société de gestion rejoint ainsi au capital Tempocap, VC londonien growth late stage, qui a racheté en 2017 les parts d’A Plus Finance. Au terme de l’opération, David Williamson et ses trois associés demeurent largement majoritaires.

21 M€ de revenus en 2019

Fondé en 2004, EfficientIP gère, anime et propose, à travers ses outils, une gestion complète du cycle de vie des parcs d’adresses IP de grands comptes, de plus de 1 000 clients à travers le monde, dont 300 outre-Atlantique. Il sécurise notamment les serveurs DNS (Domain Name System) de ces derniers contre les différentes attaques. Il fournit également des solutions spécifiques pour divers industries et secteurs, comme la finance ou l’éducation. Toujours rentable, il affiche en 2019 plus de 21 M€ de chiffre d’affaires. « En tant que seul acteur non-américain présent sur ce marché aux États-Unis, nous avons décidé de renforcer notre présence sur place », poursuit le dirigeant, à la tête d’une équipe de 120 personnes, dont la moitié travaille en France. Il prévoit entre autres une campagne de recrutement de 20 à 30 collaborateurs d’ici les prochains mois.

Conseil juridique Joffe & Associés : (Thomas Saltiel, Charlotte Viandaz & Johann Mendez).

InterCloud lève 22 millions d’euros pour développer sa plate-forme applicative en Europe

Le Français InterCloud annonce une nouvelle levée de fonds à hauteur de 22 millions d’euros, menée avec Orange Digital Ventures. Une somme que l’opérateur d’accès au cloud utilisera notamment pour renforcer sa présence en Europe de l’Ouest.

L’opérateur d’accès au cloud InterCloud annonce ce mardi 10 décembre 2019 une levée de fonds de 22 millions d’euros menée avec Orange Digital Ventures (ODV) – qu’il voit comme « le partenaire de la croissance internationale des champions numériques français ». Trois nouveaux acteurs (CNP Assurances, UL Invest et Weber Invest) ont investi avec ceux déjà présents au capital (Cap Horn Invest, Ventech, Hi Inov Dentressangle, SNCF Digital Ventures et Bpifrance).

Cette somme permettra à l’entreprise française de « renforcer son positionnement sur le marché européen (en Allemagne, au Benelux, en Espagne et au Royaume-Uni, notamment) et accélérer le développement de nouveaux services »… mais aussi à soutenir le DevOps, une pratique technique qui consiste à unir développement logiciel et gestion des infrastructures informatiques.

Interconnecter les ressources

Fondée en 2008, la société a développé une solution pour interconnecter de manière transparente les ressources multi-cloud des très grandes entreprises – ses clients sont majoritairement classés au Forbes Global 2000. « Grâce à sa plate-forme applicative mondiale, InterCloud est l’unique SDCI [Software-Defined Cloud Interconnect, N.D.L.R.] capable d’offrir un service clé en main, géré de bout en bout, permettant aux entreprises de simplifier leurs infrastructures en offrant une visibilité et un contrôle accrus sur leurs applications », assure ainsi l’opérateur par voie de communiqué.

Au mois d’août, InterCloud a notamment signé un contrat qui lui délègue la gestion du multi-cloud de la SNCF pour les cinq prochaines années au moins. Environ 60% des 1 500 applications de l’entreprise ferroviaire auront migré d’ici à 2020. C’est aussi le choix qu’a fait le groupe Sodexo, qui a décidé de passer par les liaisons de l’opérateur d’accès au cloud pour assurer une connexion entre ses quatre data centers. Chacun de ses sites peut ainsi accéder à l’ensemble des applications métiers, même si celles-ci sont hébergées sur un site différent.

Vers une connectivité flexible et évolutive

A travers sa solution, la société contribue à la transformation numérique des entreprises en leur permettant de déplacer leurs applications critiques vers le cloud de manière sécurisée. Après une première levée de fonds à hauteur de 10 millions d’euros début 2017, cette nouvelle opération signe une volonté de monter en puissance pour imaginer des cas d’usage futurs… et assurer sa pérennité. « L’IT de demain exige une connectivité flexible et évolutive. InterCloud devient la première plate-forme automatisée d’orchestration réseau à mettre en œuvre des solutions axées sur les applications », affirme l’entreprise.

« La vision stratégique, singulière, d’InterCloud confirme l’ampleur des évolutions à venir à la convergence des télécoms, de l’IT et de la sécurité à l’heure des solutions logicielles, ouvertes et automatisées. La qualité d’exécution de ses équipes en fait non seulement le leader européen, mais, surtout, un futur acteur international incontournable et pionnier dans le domaine », souligne par voie de communiqué Etienne Moreau, gestionnaire des investissements d’Orange Digital Ventures.

Conseil juridique Joffe & Associés : (Thomas Saltiel, Camille Malbezin & Johann Mendez)

Big Bag’N Go lève à son tour

Le service d’enlèvement de sacs à gravats géants ouvre une seconde fois son capital, accueillant deux fonds, A Plus Finance et M Capital. Générant déjà 1,8 M€ de revenus et à l’équilibre, il vise une dimension nationale l’année prochaine.

Il arrive souvent que des concurrents se donnent le mot pour lever des fonds en même temps ou presque. C’est le cas dans les services d’enlèvement de déchets de chantier. Big Bag’N Go a bouclé début novembre un tour de 3,1 M€, dont 2,3 M€ provenant d’investisseurs liés à la société de conseil en investissement non coté Widoowin, par ailleurs gérant de patrimoine. A Plus Finance intervient à hauteur de 500 K€. Le toulousain M Capital participe également, via le FCPR W PME Valorisation dont Widoowin, basé à Bordeaux mais se développant aussi à Paris, lui a confié la gestion. Ce véhicule injecte 300 K€. Big Bag’N Go avait levé en janvier 2015 un premier tour auprès d’investisseurs privés de 500 K€, dont la moitié provenant de 300 personnes physiques réunies par Widoowin, et assortie d’une clause de rachat par l’entreprise sur quatre ans, et l’autre moitié de business angels. Si le véhicule W PME Valorisation, doté de près de 5 M€, impose également un mécanisme de rachats échelonnés par les sociétés financées, Big Bag’N Go en a été cette fois dispensé. La levée suit celle de 2 M€ annoncée hier par Les Ripeurs mais réalisée il y a trois mois auprès d’Alter Equity (lire ci-dessous).

2,5 à 3 M€ de revenus attendus en 2019

Commercialisant son offre depuis 2011, l’entreprise de Saint-Maur-des-Fossés fait figure de pionnier du secteur. « Après avoir ciblé le grand public dans un premier temps, nous travaillons désormais à 95 % avec les professionnels de tous corps de métiers, aussi bien artisans qu’ETI et majors du secteur », explique son fondateur Arnaud Rongier. Elle se distingue des Ripeurs par une taille de chantiers adressée supérieure, avec des sacs à gravats de 1 et 3 m³ collectés par sa flotte de camions armés d’un bras de levage. Big Bag’N Go opère par ailleurs l’offre de gros sacs d’Ecodrop, troisième acteur du secteur fonctionnant pour sa part comme une place de marché (lire ci-dessous). L’année dernière, la société d’une quinzaine de personnes , à l’équilibre depuis trois ans, a réalisé 1,8 M€ de chiffre d’affaires mais aura transporté 40 000 sacs en 2019 pour des revenus attendus entre 2,5 et 3 M€.

Lyon après Paris et en attendant Marseille

Big Bag’N Go a commencé à se déployer hors de la région parisienne, comme ambitionnent de le faire ses concurrents, en ouvrant un bureau à Lyon où circule l’un de ses six camions. Afin de limiter les coûts, la cleantech a développé un algorithme d’optimisation des trajets de sa flotte, dont les véhicules se rendent en déchetterie professionnelle une fois pleins. Ses sacs et services sont distribués directement en ligne, mais aussi dans 78 magasins Kiloutou, Leroy Merlin, Castorama et Sonepar (marques CEFB, LMU et VDS). Son plan prévoit des lancements dans quatre autres grandes agglomérations françaises, à commencer par Marseille au premier trimestre 2020.

Conseil juridique Joffe & Associés : (Thomas Saltiel & Charlotte Viandaz).

Cybersécurité : GitGuardian lève 11 millions d’euros dans un tour de table mené par Balderton Capital

« On a mis le doigt sur quelque chose d’assez contre-intuitif », a indiqué à FrenchWeb Jérémy Thomas, cofondateur et CEO de GitGuardian, startup française spécialisée en cybersécurité qui lève aujourd’hui 11 millions d’euros dans un tour de table de série A mené par Balderton Capital. Scott Chacon, cofondateur de GitHub, Solomon Hykes, fondateur de Docker, et Bpifrance ont également participé au financement. « Contre-intuitif », car GitGuardian, qui développe une plateforme capable de détecter les informations sensibles disséminées dans les systèmes privés des entreprises, revendique la première place d’un marché sur lequel l’entreprise se retrouve relativement seule. Et ce, principalement aux Etats-Unis, pays des géants de la Tech où GitGuardian compte trois quarts de sa clientèle, le reste se trouvant en Europe.

Fondé en 2017 par Jérémy Thomas et Eric Fourrier, GitGuardian est d’abord né sur GitHub, plateforme open-source de référence des développeurs rachetée par Microsoft en 2018 pour 7,5 milliards de dollars. Les deux fondateurs, ingénieurs de formation, ont d’abord commencé à y observer la manière dont des hackers pouvaient exploiter des données sensibles qu’ils y plaçaient volontairement. Puis, après le développement d’une solution basée sur la combinaison de plusieurs algorithmes, la startup a commencé à travailler avec des entreprises et organisations gouvernementales pour détecter d’éventuelles informations exposées pouvant leur coûter des dizaines de millions de dollars de dégâts.

Les fuites de données d’entreprises qui utilisent des services cloud résultent désormais principalement du piratage de comptes ou d’identifiants, rappelle la société, citant une étude du Sans Institute. Résultat : certaines entreprises perdent potentiellement des milliards de dollars de valorisation ou doivent payer des amendes et des frais de litige. Aujourd’hui, GitGuardian détecte tous les jours 1 000 de ces « secrets » d’entreprises accessibles publiquement pour son offre gratuite, et près de 3 000 au total avec son offre payante (sur abonnement). Sa technologie analyse le contenu de plus de 2,5 millions de « commis », soit des révisions de code, par jour.

La cybersécurité, « une industrie très particulière que Balderton comprend très bien »

Pour Jérémy Thomas, le soutien de Balderton Capital ouvre encore davantage à GitGuardian la porte au marché américain. « Ils ont prouvé qu’ils étaient capables d’amener des sociétés telles que nous aux Etats-Unis, de les accompagner comme ils l’ont fait avec Aircall, (…) Talend… », a-t-il souligné. La cybersécurité est aussi « une industrie très particulière que Balderton comprend très bien », a-t-il ajouté. Plus tôt cette année, le fonds européen a, par exemple, mené un tour de table de 13 millions de dollars pour Tessian, startup britannique qui utilise l’apprentissage automatique pour détecter et corriger les erreurs dans les adresses e-mails. Il a aussi accompagné Recorded Future, spécialiste américain de la cybersécurité et de l’analyse de données, dans son acquisition par Insight Partners pour 780 millions de dollars.

La levée de 11 millions d’euros viendra financer le développement de la clientèle et l’offre produits de la société, pour « continuer à creuser l’écart » avec une concurrence émergente. GitGuardian prévoit aussi d’utiliser ces nouveaux fonds pour recruter 25 personnes par an sur les deux prochaines années, avec un pôle commercial basée aux Etats-Unis et des équipes techniques basées en France.

« Le marché américain ouvre du capital », a continué Jérémy Thomas. C’est pourquoi le prochain fonds à faire son entrée au capital de GitGuardian « sera un fonds américain », a-t-il affirmé. « Le fait d’avoir déjà un pied là-bas nous aidera à lever beaucoup plus de capital qu’on aurait pu lever en restant une société européenne ».

Conseil juridique Joffe & Associés : (Thomas Saltiel & Charlotte Viandaz).

Sculpteo se construit chez le numéro 1 mondial de la chimie

Le fournisseur de services d’impression 3D, né il y a dix ans et financé par XAnge et Creadev, rejoint l’allemand BASF qui monte en puissance dans l’impression 3D.

De la matière première à la commande en ligne et l’expédition, le rapprochement de BASF et de Sculpteo forme toute la chaîne de valeur de l’impression 3D. Le numéro un mondial de la chimie rachète le français au terme d’une recherche d’industriels confiée à Clipperton Finance. « Le processus a réuni des candidats très différents. BASF apporte bien sûr son expertise industrielle mais aussi sa capacité à projeter Sculpteo à l’international », souligne Nicolas von Bülow, managing partner de la banque d’affaires. La transaction, portant sur 100 % du capital pour un montant confidentiel, devrait se finaliser dans les prochaines semaines. L’actionnariat était composé du management dont le co-fondateur Clément Moreau, qui reste opérationnel et intéressé, de Eric Carreel, également à l’origine de l’entreprise mais se consacrant aujourd’hui à Withings (lire ci-dessous), de busines angels dont Jacques Lewiner et de deux investisseurs. XAnge était entré il y a sept ans lors d’un tour initial de 2 M€ et Creadev l’avait rejoint en 2015 en menant un investissement de 5 M€ (lire ci-dessous). Un tour interne complémentaire d’1 M€ il y a deux ans, jamais annoncé, complète l’historique de financement.

Équilibre en passe d’être atteint

Depuis, Sculpteo a quasiment atteint l’équilibre, pour un chiffre d’affaires non communiqué en croissance de l’ordre de 20 %. L’effectif n’a en revanche pas évolué, à 50 salariés dont 45 en France et 5 à San Francisco. Sur les douze derniers mois, la société créée il y a dix ans a fabriqué 350 000 produits pour 30 000 clients très divers, du particulier à l’industriel concevant des prototypes ou, de plus en plus, dans une logique de véritable production en série. Elle finance ses imprimantes 3D – ses outils de production – via du leasing bancaire. « Le secteur de l’impression 3D s’industrialisant, nous avions besoin d’un rapprochement avec un industriel, qu’il soit minoritaire ou majoritaire », indique Clément Moreau.

BASF monte en puissance dans l’impression 3D

Le réseau mondial de BASF sera mis à profit afin d’augmenter la part des ventes à l’étranger dans les revenus, située autour de 25 % aujourd’hui. Le groupe allemand a déjà eu recours à des acquisitions pour se faire une place dans l’impression 3D, en rachetant par exemple Advanc3D Materials, à Hambourg, et le lyonnais Setup Performance l’année dernière. Sa filiale BASF 3D Printing Solutions est désormais co-dirigée par le Français François Minec, fondateur d’Advanc3D Materials. Autre signe d’un marché de nouveau dynamique, « après l’éclatement de la bulle de l’impression 3D en 2014 », selon Clément Moreau, le rachat fin octobre de l’américain Forecast3D par GKN Powder Metallurgy, filiale du britannique GKN.

Conseil juridique Joffe & Associés : (Thomas Saltiel, Paddy Pascot & Catherine Diril).

RH : 5 millions d’euros pour Snapshift et sa solution de gestion du personnel à distance

Snapshift, startup qui développe un logiciel de gestion du personnel dans la restauration, l’hôtellerie ou le retail, a levé 5 millions d’euros auprès du fonds Digital Venture de Bpifrance et UL Invest.

Lancé en 2016 par Olivier Severyns, Snapshift propose une solution destinée avant tout aux TPE/PME dans des secteurs d’activités qui ne nécessitent pas de bureaux, comme la restauration, l’hôtellerie et le retail. «Les entreprises de ces secteurs d’activité sont sous-équipées pour gérer leurs opérations RH alors que c’est le nerf de la guerre: non seulement c’est leur premier coût, mais le service client en dépend», commente Olivier Severyns.

Cette solution permet donc aux collaborateurs de rester connecter entre eux et aux RH d’optimiser la gestion du personnel en automatisant certaines tâches, puisque les plannings des équipes sont en ligne et que le suivi des heures et absences se font sur mobile. Snapshift revendique à ce jour 2 000 établissements clients de sa solution, dont Biocoop, Fitness Park, Le Paradis du Fruit ou encore Krys.

La startup parisienne se trouve sur le même segment que le Français Skello, qui commercialise un logiciel de gestion RH initialement proposé aux restaurateurs et étendu depuis aux retailers. Dans le cadre de cette levée de fonds, Snapshift ambitionne d’accélérer son développement commercial et d’enrichir sa solution d’un point de vue technologique à l’aide de nouvelles fonctionnalités. Snapshift, qui compte 20 collaborateurs, espère également tripler ses effectifs.

Conseil juridique Joffe & Associés : (Camille Malbezin & Paddy Pascot conseillent BPI France)

Foodvisor nourrit un fonds

L’éditeur francilien d’une application d’accompagnement nutritionnel fait de la place à Demeter Ventures, ainsi qu’à plusieurs business angels, lors de sa série B de 4 M€.

Un an après sa série A avec Kima Ventures (lire ci-dessous), Foodvisor a encore faim de fonds, et invite un nouvel actionnaire à sa table. Spécialiste des conseils nutritionnels, l’éditeur parisien achève une troisième collecte depuis sa création en 2015, portée à 4 M€. Elle est principalement alimentée par le fonds Agrinnovation de Demeter Ventures, doté de 45 M€ et comptant notamment parmi ses participations la biotech Kapsera et Tibot, concepteur d’un robot dédié à l’élevage avicole (lire ci-dessous). « En plus de son expertise sectorielle dans l’agro-alimentaire, Demeter a tissé un réseau solide avec des mutualistes et des assureurs, acteurs avec lesquels nous souhaitons commencer à nouer des partenariats », justifie Aurore Tran, pour rappel, l’une des quatre associés, fondatrice notamment avec Charles Boes de la jeune pousse il y a plus de quatre ans. Atomico Angel, réseau européen d’entrepreneurs basé à Londres, ainsi que plusieurs business angels, intègre également le tour de table.

Deux millions d’utilisateurs

Lancée depuis l’an passé, l’application permet au consommateur de se renseigner sur les valeurs nutritionnelles des aliments de son repas, grâce notamment à l’exploitation de bases de données open source comme Open Food Fax (codes barres) et Siqual, qui renseignent sur les apports caloriques. Les deux millions d’utilisateurs revendiqués peuvent être ainsi conseillés, orientés par des diététiciens sur le programme à suivre en fonction des objectifs déterminés, lors de consultations personnalisées, moyennant un accès premium, unique source de revenus actuelle, chiffre d’affaires demeuré par ailleurs confidentiel. « En France, notamment, le marché a été évangélisé par des acteurs comme Yuka (lire ci-dessous), dont nous voyons l’outil comme complémentaire au nôtre », poursuit la dirigeante. L’éditeur, qui vise à doubler son effectif de 15 salariés, cible désormais le marché états-unien, sur lequel il est présent depuis le mois de septembre.

Conseil juridique Joffe & Associés : (Thomas Saltiel & Océane Christmann conseillent Demeter Ventures).

Vectrawave sur la même longueur d’onde qu’un quatrième fonds

Le concepteur de composants électroniques hyperfréquences, déjà soutenu par Sigma Gestion, Nestadio et Starquest Capital, relève 825 K€ auprès d’A Plus Finance, qui entre à l’occasion d’un changement de dirigeant et de stratégie.

Depuis l’entrée d’un premier investisseur, Sigma Gestion, en 2011, Vectrawave avait multiplié les petites levées de fonds (lire ci-dessous). Le concepteur de composants électroniques hyperfréquences, basé dans les Yvelines mais installé principalement à Lannion en Bretagne, avait ainsi ouvert son capital à Nestadio et Starquest Capital, réunissant au total plus de 2 M€. Il ne change pas d’ordre de grandeur en accueillant un quatrième actionnaire financier, A Plus Finance, qui injecte selon nos informations 825 K€ en augmentation de capital après avoir été approché par les investisseurs existants. A Plus Finance mobilise son FIP de 2018, le dernier véhicule du genre puisque la société de gestion se consacre désormais aux seuls fonds institutionnels. Ce FIP a financé dernièrement Air Indemnité, au côté de Sigma Gestion (lire ci-dessous).

Faire décoller le chiffre d’affaires limité à 2 M€

Le tour de Vectrawave marque une nouvelle phase pour l’entreprise, marquée par le décès de son co-fondateur Yan Haëntjens en avril. Les actionnaires ont recruté à la tête de la société Brahim Zaim, entrepreneur à l’origine du fournisseur de solutions électroniques pour l’éclairage public Lumnex, aujourd’hui liquidé. Le changement stratégique défini consiste à mettre fin à la fabrication de puces à façon pour se concentrer sur la vente de 60 puces en catalogue dans les domaines de la fibre optique, de la 5G et de la défense. Une transformation globale censée faire décoller le chiffre d’affaires, resté stable depuis 2011 autour de 2 M€. Ce niveau de revenus permet à l’équipementier de 20 salariés, très orienté vers la R&D jusqu’ici, d’être rentable à condition de prendre en compte le crédit d’impôt recherche. L’enjeu sera de dégager des bénéfices sans l’aide du CIR. L’équipe doit s’étoffer en particulier à des postes de commerciaux à l’international. Vectrawave dispose actuellement d’un bureau de représentation à Taïwan et travaille avec des distributeurs en Europe, aux États-Unis, en Israël et en Asie (Inde, Chine, Japon, Singapour).

Conseil juridique Joffe & Associés : (Virginie Belle & Océane Christmann).

Tibot Technologies pilote son amorçage

La société bretonne développant un robot dédié à l’élevage avicole récolte 600 K€ auprès de Breizh Up, fonds régional de co-investissement, ainsi que des trois réseaux de business angels Logoden, Finistère Angels et Bretagne Sud Angels.

Tibot Technologies prend l’accent local pour sa première levée de fonds. La société bretonne développant un robot dédié à l’élevage avicole reçoit 612 K€ à l’occasion d’une augmentation de capital. Breizh Up, le fonds régional de co-investissement géré par Sofimac Innovation, l’ex iSource, investit 50 % du montant global. Doté de 10 M€ depuis 2015 (lire ci-dessous) et ciblant les entreprises bretonnes, le véhicule réalise, ici, sa onzième prise de participation. Structuré en SAS, il prévoit de doubler les montants alloués à l’horizon 2020. Breizh Up est accompagné dans cette levée par trois réseaux bretons de business angels labellisés, Logoden, Finistère Angels et Bretagne Sud Angels ainsi que le Crédit Agricole Ile-et-Vilaine Expansion. Ces derniers sont des co-investisseurs habituels pour le fonds. Benoît Savary, le fondateur, sa femme ainsi que Yanne Courcoux, entrée en 2017 comme directrice générale, possèdent la majorité des titres, les financiers étant minoritaires.

Des ventes déjà réalisées

Tibot Technologies a été fondé en mai 2016 par Benoît Savary, aviculteur dans un élevage de 3500 m² en Mayenne. Une équipe de recherche du CNRS et de l’Université de Rennes participe à son développement technologique. Basée à Saint-Erblon en Ille-et-Vilaine, la start-up a mis au point Spoutnic, un robot autonome à destination des élevages avicoles. Le principale utilité du robot est de limiter la ponte au sol et donc améliorer la productivité tout en atténuant la charge de travail qui pèse sur l’éleveur. Tibot Technologies a lancé la commercialisation de Spoutnic à la fin de l’an dernier. Une dizaine d’appareils a déjà été livrée en France et à l’international, notamment en Suisse, Russie et aux États-Unis. « L’entrée de nouveaux partenaires financiers, dont Breizh UP, permettra à Tibot Technologies de renforcer sa R&D pour développer de nouvelles versions de Spoutnic mais également d’étoffer ses équipes marketing et commerciales », précise Stéphane Lefevre-Sauli (photo ci-contre), responsable des investissements de Sofimac Innovation en charge du fonds Breizh UP.

Conseil juridique Joffe & Associés : (Thomas Saltiel & Charlotte Viandaz).

TrustInSoft sécurise un deuxième tour

L’éditeur d’un logiciel d’analyse et de sécurisation de lignes de code, déjà financé par Idinvest, relève 5 M€, principalement auprès d’ACE Management dont le fonds de cybersécurité Brienne III signe sa première opération.

Fondé en 2012 par une équipe de chercheurs et d’ingénieurs essaimée du CEA (Commissariat à l’énergie atomique), TrustInSoft doit entrer dans une phase plus commerciale. Pour y parvenir, l’éditeur d’un logiciel analysant le code source d’autres logiciels afin d’apporter la « preuve mathématique » qu’ils sont invulnérables relève des fonds, deux ans et demi après un tour d’initial d’1,2 M€ mené par Idinvest (lire ci-dessous). L’entreprise parisienne augmente son capital de 5 M€, dont un peu plus de 4 M€ injectés par ACE Management, nouvel entrant comptant le CEA parmi ses souscripteurs, accompagné par Idinvest et des business angels historiques. ACE signe le premier investissement de Brienne III, son véhicule dédié à la cybersécurité dont la levée avait été mise entre parenthèses par l’adossement avec Tikehau Capital avant d’aboutir à un premier closing de 80 M€ cet été (lire ci-dessous).

Véhicules autonomes et Internet des objets

TrustInSoft devrait clôturer son exercice 2019 légèrement au-dessus d’1 M€ de revenus mais « le financement permettra de renforcer la structure commerciale de la société afin de faire décoller son chiffre d’affaires », résume Gilles Daguet, directeur général d’ACE Management. S’adressant à l’origine uniquement aux entreprises de la défense et du nucléaire, l’éditeur élargit désormais sa cible vers de nouveaux secteurs, à commencer par ceux des véhicules autonomes et de l’Internet des objets. Il déploie pour cela son offre en version Saas et se rapproche de deux partenaires : Baidu et sa plateforme open source Apollo pour le véhicule autonome et ARM Mbed dans les objets connectés. Déjà très actif aux États-Unis et en Asie, d’où il tire plus de la moitié de ses revenus, TrustInSoft devrait s’y renforcer encore compte tenu de leur position centrale dans les voitures autonomes.

Conseil juridique Joffe & Associés : (Thomas Saltiel & Charlotte Viandaz).